Le fonctionnement démocratique de la FSU-SNUipp est une richesse, il nous faut le faire vivre !

La synthèse comme principe démocratique :

Les courants de pensées réfléchissent, produisent et construisent des analyses et positionnements à partir du vécu des collègues et des principes qui fondent leur action.

Ces visions qui sont parfois éloignées, voire opposées, parfois plus proches,  constituent la base du travail de synthèse, qui n’est pas le résultat d’un rapport de domination, mais la construction de ce qui fait accord, d’une ligne nouvelle qui permet à chacun de s’y reconnaître  et au plus grand nombre de syndiqué.es et de collègues de s’y retrouver.

Les lieux de construction de la synthèse :

Si cette synthèse prend une forme différente dans le quotidien de la section, elle est particulièrement travaillée dans différents lieux et moments du syndicat :

– Le Conseil National : c’est lors de la construction du texte action que se construit la synthèse. Le Texte Action est un texte qui donne le cap et les différentes actions du Syndicat entre deux CN et entre deux congrès, texte qui fait vivre les mandats des congrès.

– Le Secrétariat National : c’est l’exécutif du syndicat qui se compose de 20 SN en fonction de la représentativité des tendances (actuellement, 13 UA&ST et 7 EE). Le SN met en œuvre les mandats de congrès et la feuille de route du texte action.

– Les congrès : lors des différents congrès du SNUipp et de la FSU, les textes d’orientation sont réécrits, discutés et votés, c’est le moment où la synthèse est la plus utilisée pour unir notre syndicat et construire une cohérence syndicale. Les oppositions à ce moment doivent trouver une issue dans la synthèse, c’est la garantie de notre fonctionnement démocratique.

Les principes de construction de la synthèse pour UA&ST :

– Garder le lien avec la profession : Élaborer la synthèse à partir des préoccupations de la profession, en tenant compte de la réalité des collègues en vue d’améliorer leurs conditions de travail, le service public d’éducation et l’accueil des élèves et de leur famille ;

– Tenir compte de notre ambition de syndicat majoritaire : chacune de nos décisions et de nos actions doit tenter d’amener la majorité à nous suivre, doit tenter de construire avec la majorité de la profession un rapport de force ;

– Une ambition de transformation sociale : notre syndicalisme a l’ambition de changer l’école et la société, l’élaboration de la synthèse doit tenir compte de cette ambition politique de transformation sociale. Nous avons l’objectif d’une école égalitaire et émancipatrice.

– Un syndicat de métier : la synthèse doit tenir compte du fait que nous sommes un syndicat de métier, et que nous nous appuyons sur l’expertise de la profession, les travaux de la recherche, comme sur les mouvements pédagogiques pour améliorer notre métier, nos conditions d’exercices, nous devons être porteurs d’un projet pédagogique au sein du syndicat, articulé à la lutte contre les inégalités scolaires.

Si parfois les postures paraissent plus faciles d’accès à la compréhension, le courant de pensée UA&ST a la responsabilité de favoriser le débat au sein de sa tendance et du SNUipp pour que les équilibres entre ces différents principes de construction du projet syndical, continuent de nous permettre de rester majoritaire, et de faire de notre syndicalisme de métier, un syndicalisme offensif et original.

Le vote UA&ST a donc une grande importance dans une élection interne sur les orientations de notre syndicalisme et sur l’avenir de notre profession.

Les courants de pensée, éléments de division ? Un peu d’histoire : 

La grande scission syndicale en 1947, entre CGT et CGT-FO, a été suivie d’une décision des enseignant.es de rester uni.es, avec la création de la Fédération de l’Education nationale (FEN), afin de ne pas obliger chacun à choisir entre les 2 confédérations.

Les courants de pensée y existaient, mais 51% pouvaient imposer une orientation à 49%. Cette pratique du fait majoritaire a fini par aboutir à une explosion : au début des années 90, le SNES et le SNEP (à majorité Unité et Action) ont été exclus, et de nombreux militant.es de tous syndicats dont le SNI-PEGC pour le 1er degré se sont retrouvé.es pour créer la FSU et le SNUipp. Les 2 courants de pensée fondateurs, Unité et Action (majoritaire) et Ecole émancipée (EE, minoritaire) décident d’en finir avec le “fait majoritaire” et de faire reposer le fonctionnement sur la “synthèse”.

Que permet cette invention ? D’une part de rassembler des militant.es divers.es, qui se reconnaissent dans une tendance mais aussi dans les décisions finales de l’organisation. D’autre part, de se fixer ce qui était en 1947 l’objectif de la FEN, la création d’un syndicat capable de rassembler toute la profession, quelle que soit la sensibilité politique de chacun.e.

Les courants de pensée peuvent apparaître comme source de division dans une section départementale qui fonctionne sans aucune référence aux tendances… Mais en réalité, c’est ce qui permet de rassembler le plus grand nombre, dans la transparence des orientations portées.

Notre fonctionnement démocratique est une richesse, il nous faut le faire vivre !

Pour que ce fonctionnement rare et précieux perdure, il est nécessaire d’actualiser la place prise par chaque tendance dans nos instances. Les élections internes sont faites pour cela : leurs résultats influent donc directement sur l’orientation donnée à notre organisation syndicale, même si les militant.es locaux et départementaux ne se réfèrent pas aux tendances dans leur travail quotidien.

Il est donc de la responsabilité de toutes et tous de participer aux élections internes, et de favoriser le vote du plus grand nombre de syndiqué.es possible.