IMPOSER LE RESPECT AUX AUTORITÉS

Lors de son discours à Viry Châtillon le 18 avril dernier, Gabriel Attal a présenté une série de mesures coercitives visant à “lutter contre la violence des jeunes” en lieu et place de réponses aux besoins éducatifs et plus largement d’annonces pour renforcer le Service public.
Mélangeant autorité et autoritarisme, le premier ministre dédouane totalement les politiques des gouvernements qui se sont succédés depuis 2017, renvoyant chaque jeune, chaque famille à sa propre responsabilité.
Ces annonces s’inscrivent dans la droite ligne du “choc des savoirs” qui, au-delà des emblématiques groupes de niveau, constitue une remise en cause fondamentale de l’école, de ses missions et de la profession enseignante.
Alors que la profession n’a cessé de dénoncer l’aggravation de ses conditions de travail faute de moyens pour l’école inclusive, les remplacements ou encore la baisse des effectifs, le ministère diminue le financement de l’école publique ,renvoie la question du climat scolaire à la gestion locale et transfère celle de la difficulté scolaire à la responsabilité individuelle des élèves et des enseignant·es.
Une approche qui, après la volonté d’individualiser les rémunérations, continue à briser les collectifs de travail.
Il y a urgence à continuer à informer sur la dangerosité des mesures du “choc des savoirs”, à remobiliser la profession pour retrouver un collectif suffisamment fort pour faire échec à ces projets néfastes.
Et puisque le premier ministre parle d’autorité, qu’il commence par rétablir celles des enseignantes et enseignants en les considérant comme des professionnels qu’il faut écouter. Ce sera nettement plus efficace que de faire se lever les élèves pour les saluer.
IMPOSER LE RESPECT AUX AUTORITÉS