3 questions à … Jérôme FSU-SNUipp 66

Jérôme Guy, directeur d’école et co-SD 66

Quels sont les besoins exprimés par les directeurs et directrices ?

En priorité, l’extension du temps de décharge pour venir à bout du travail, administratif comme pédagogique. Et l’arrêt corolaire de la pression administrative, des enquêtes, parfois redondantes. Des demandes plus spécifiques concernent le respect du temps institutionnel dû aux petites écoles, souvent dépendant de la gestion des absences. Depuis la loi Rilhac, nous accompagnons de plus en plus d’adjoints ou adjointes pour des difficultés de fonctionnement. Les IEN transfèrent charges et responsabilités vers les directeurs et directrices considérées comme des « managers ». Le profilage des décharges entières et des directions REP/REP+ renforce des changements de posture parmi les collègues choisis par l’administration. Nous devons rappeler que les textes réglementaires sur le rôle du conseil des maîtres n’ont pas changé.

Une action syndicale particulière envers les directeurs et directrices ?

La SD propose une ou deux RIS spéciales et une session de préparation à l’entretien pour la liste d’aptitude. Des rendez-vous installés qui rencontrent un vrai succès. Malgré le contexte souvent « plombant », nous essayons de sortir avec des propositions positives, motivant la mobilisation. Mais ça reste compliqué à faire vivre quand les collègues retournent à l’école… Notre communication promeut notre projet syndical pour l’école, à travers la lutte contre l’isolement des directeurs et directrices. Les collègues d’expérience s’y retrouvent mais moins les « Néo », davantage formatés, sans vécu d’école où le conseil des maîtres est central. Face aux difficultés de maillage militant, nous nous appuyons sur les directeurs et directrices pour faire circuler l’information syndicale, consulter la profession. Cela reste un secteur où la syndicalisation est supérieure à la moyenne.

Des gains départementaux spécifiques?

Avant le dédoublement en éducation prioritaire, nous avions obtenu une demi-décharge pour les écoles de Perpignan. La SD66 a fait le choix de siéger au sein du groupe départemental des directeurs d’école qui a produit des documents d’accompagnement, par exemple pour la gestion des PAI. Malgré des réponses récurrentes d’évitement, nous intervenons auprès de la DSDEN pour alléger informations et demandes institutionnelles et obtenir des délais raisonnables. En CSA, nous avons obtenu que la décharge soit maintenue pour l’année, même en cas de fermeture après le mouvement. Les circonscriptions doivent désormais établir un planning annuel des petites décharges. Les BD disponibles sont envoyés en priorité vers les écoles de 2 ou 3 classes pour des jours de décharge supplémentaires. C’est un gain sensible dans un combat départemental prioritaire.